LA DANSE,  LES ACTIVITES

Les bienfaits de la danse dans la maladie de Parkinson

INFOGRAPHIE – Sans que l’on sache pourquoi, cette activité physique agit sur de nombreux symptômes de la maladie de Parkinson.

«La danse classique m’a donné, sans que je puisse y résister, l’envie de bouger à nouveau, l’envie de bouger plus mais aussi le moyen d’y parvenir.» Tony, 67 ans, l’un des premiers participants aux ateliers Dance for Parkinson mis en place par l’École nationale de ballet du Canada, à Toronto, s’était laissé abattre complètement lorsque les symptômes moteurs de la maladie étaient devenus trop «incontournables et apparemment inévitables». Il a désormais repris toutes ses activités d’avant: «Je suis moins efficace mais j’y prends à nouveau plaisir et, surtout, j’ai retrouvé la patience de l’effort.»

Si les études n’expliquent pas encore pourquoi la danse semble bénéfique aux patients atteints de la maladie de Parkinson, ce témoignage de patient montre son premier intérêt: la motivation pour l’exercice physique, indispensable au confort et à la qualité de vie. Et le succès du programme «Dance for Parkinson», né aux États-Unis et désormais présent dans 40 États et dans 13 autres pays du monde, démontre que parfois, la science n’arrive qu’après la bataille pour expliquer le succès d’une approche thérapeutique déjà utilisée.

1 % des personnes de plus de 65 ans

Il n’existe encore en effet que peu d’études consacrées aux effets de la danse chez les patients atteints de la maladie de Parkinson. En 2015, la première méta-analyse de la petite quinzaine d’études publiées sur le sujet démontre cependant déjà que la danse présente de nombreux avantages par rapport aux formes d’exercice physique classiques (kinésithérapie, rééducation fonctionnelle, gymnastique…) proposées aux patients. La pratique régulière d’une activité physique est par ailleurs l’un des piliers déterminants de la prise en charge des patients puisqu’elle représente jusqu’à 30 % des démarches thérapeutiques utilisées dans la maladie de Parkinson.

Il n’existe pas encore de traitement de la maladie elle-même. Les thérapies actuelles permettent de contrôler les symptômes mais n’ont pas d’effet sur la cause première. « », souligne le Pr Wassilios Meissner, neurologue au Centre Expert Parkinson du CHU de Bordeaux.

Les patients apprennent à gérer les déséquilibres, à accélérer la vitesse de déplacement mais également à anticiper leurs mouvements et les obstacles po­tentiels

La maladie de Parkinson, qui touche 1 % des personnes de plus de 65 ans, se caractérise en effet principalement par une dégénérescence des neurones dopaminergiques de la substance noire (locus niger) et par l’accumulation dans le cerveau d’une protéine défectueuse: l’alpha-synucléine. Les premiers symptômes, essentiellement moteurs, apparaissent lorsque 50 à 70 % de ces neurones sont atteints: lenteur et difficultés pour contrôler ses mouvements (akinésie), rigidité musculaire (hypertonie) qui modifie notamment la posture et tremblements pour les deux tiers des patients. 

D’autres symptômes non moteurs, de mieux en mieux explorés – et pris en charge – se manifestent également: troubles du sommeil, de l’équilibre, constipation, douleurs mais également troubles cognitifs et dépression, longtemps ignorés. «La prise en charge a beaucoup évolué depuis qu’il est devenu évident que ces autres symptômes, parfois sans rapport avec les circuits dopaminergiques, ont des répercussions majeures sur le confort et la qualité de vie des patients», rappelle le Pr Meissner. 

Le tango, danse complexe

La danse semble apporter – même si les résultats sont préliminaires – une amélioration de la qualité de vie qui n’est pas seulement liée à l’amélioration des symptômes moteurs. L’amélioration de la marche – et la prévention des chutes – est l’un des effets les mieux identifiés de la danse, en particulier du tango. «Le tango est une danse complexe qui comporte, plus que d’autres danses, de nombreux pas en arrière et sur le côté», indique le Dr Valérie Fraix, neurologue au CHU de Grenoble.

Les patients apprennent à gérer les déséquilibres, à accélérer la vitesse de déplacement mais également à anticiper leurs mouvements ainsi que les obstacles potentiels (les pieds du partenaire ou les autres couples). La danse redonne confiance en soi en permettant de mesurer soi-même ses succès par rapport à des chorégraphies ou des enchaînements de pas à suivre pendant les ateliers mais également à l’extérieur. «J’ai retrouvé le plaisir de simplement me promener avec ma femme, car je contrôle mieux la marche», souligne ainsi un autre patient.

Enfin, la danse est par ailleurs une activité enthousiasmante qui prévient l’ennui et favorise les relations sociales, ce qui permet de lutter contre la dépression et contribue à l’assiduité. Le Dr Gammon Earhart, neurologue à Washington, a observé que la moitié des patients participant à un atelier danse l’ont continué au-delà des cinq semaines de sa – petite – étude alors que ceux qui pratiquaient des exercices physiques plus classiques ont tous abandonné.



 

Pour finir j’ai trouvé cette petite vidéo vraiment charmante, il n’a pas d’âge pour danser.

 

 

Sources:  Figaro Santé et France 2 Envoyé Spécial

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