LA MALADIE

Parkinson: les troubles gastro-intestinaux, le signe annonciateur de la maladie.

Chaque année, 25 000 nouveaux patients sont diagnostiqués pour une maladie de Parkinson, qui touche plus de 270 000 personnes en France selon le Ministère de la Santé. Une récente étude, publiée dans la revue scientifique Gut, suggère que l’existence de troubles digestifs serait associée à un doublement du risque de développer une maladie de Parkinson. Explications.

Maladie de Parkinson, l’axe intestin-cerveau en cause ?

La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative, qui se caractérise par :

  • Des troubles moteurs (mouvements lents, tremblements, rigidité, troubles de l’équilibre) ;
  • Des troubles cognitifs ;
  • Des troubles du sommeil ;
  • Des douleurs ;
  • Des problèmes sensoriels.

Les causes précises de cette pathologie, qui augmente avec l’âge, restent encore partiellement incomprises, même si différents facteurs semblent s’imbriquer. Récemment, des chercheurs ont émis l’hypothèse d’un rôle de l’axe intestin-cerveau. Cet axe désigne les interactions bidirectionnelles entre ces deux organes, le cerveau et l’intestin. Déjà de nombreuses études ont pointé du doigt cet axe dans le développement de certaines maladies cérébrales, comme la maladie d’Alzheimer ou certaines pathologies cérébro-vasculaires.

Troubles gastro-intestinaux et maladie de Parkinson

Dans une nouvelle étude, des chercheurs ont essayé de déterminer si la santé du système digestif pouvait impacter le développement d’une maladie de Parkinson au niveau cérébral. Pour cela, ils ont réalisé une étude, à partir de données collectées aux USA. L’objectif était de déterminer l’incidence des troubles gastro-intestinaux chez les personnes développant par la suite une maladie de Parkinson. Les données étaient comparées avec des patients sans maladie de Parkinson, sans maladie d’Alzheimer et sans maladie cérébro-vasculaire.

Au total, les résultats ont été obtenus pour 24 624 patients ayant développé une maladie de Parkinson dans les 5 ans de suivi. Les chercheurs ont pris en compte les troubles gastro-intestinaux suivants :

  • La gastroparésie (ralentissement des mouvements de l’estomac) ;
  • La dysphagie (sensation de gêne ou d’obstacle dans la progression des aliments au moment de la déglutition) ;
  • La dyspepsie (douleurs gastriques et ballonnements) ;
  • Le syndrome du côlon irritable ;
  • La diarrhée ou la constipation ;
  • L’appendicectomie (ablation de l’appendice en cas d’appendicite aiguë ;
  • La vagotomie antérieure (section du nerf vague pour supprimer les sécrétions acides de l’estomac).

Certains troubles gastro-intestinaux annonceraient la maladie

Les données collectées ont montré que la gastroparésie, la dysphagie et le syndrome du côlon irritable (sans diarrhée ni constipation) étaient statistiquement associés au risque de développer une maladie de Parkinson dans les 5 ans. D’autres troubles gastro-intestinaux, comme la dyspepsie fonctionnelle, le syndrome du côlon irritable avec diarrhée, la diarrhée chronique et l’incontinence fécale n’étaient pas spécifiquement associés à la maladie de Parkinson, au contraire du syndrome du côlon irritable avec constipation et de la constipation chronique. L’appendicectomie semblait réduire le risque de maladie de Parkinson. Enfin, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et la vagotomie n’avaient aucun lien apparent avec la maladie de Parkinson.

Ces données semblent confirmer une implication de l’axe intestin-cerveau dans les mécanismes physiopathologiques de la maladie de Parkinson. Certains troubles gastro-intestinaux (dysphagie, gastroparésie, constipation et syndrome du côlon irritable) pourraient être des signes évocateurs précoces du développement d’une maladie de Parkinson. Pour certains troubles, le risque de développer la maladie neurodégénérative apparaît plus que doublé !

Source : sante-sur-le-net.com

Laisser un commentaire