LA RECHERCHE

Parkinson: un complément nutritionnel pour réduire la progression de la maladie ?

La Nac

La N-acétylcystéine (NAC) est une molécule d’origine naturelle nécessaire à la production de l’un des antioxydants de l’organisme, le glutathion. Elle pourrait être bénéfique dans le traitement de la maladie de Parkinson. Des études plus grandes sont nécessaires pour valider ces résultats préliminaires, mais tout de même excitants.

La destruction des neurones dopaminergiques dans la maladie de Parkinson semble liée en grande part au stress oxydatif qui réduit les niveaux de glutathion, un composé produit par presque toutes les cellules du corps pour lutter contre le stress oxydatif.

Les niveaux de glutathion dans la substance noire des personnes décédées avec la maladie de Parkinson sont quasiment nuls. Dans les années 80, cette découverte a mené des chercheurs à administrer par voie intraveineuse du glutathion en complément des traitements standards. Ce premier essai a laissé entrevoir des résultats intéressants surtout sur l’intensité des tremblements de repos. Cependant l’administration intraveineuse n’est pas une option idéale, particulièrement pour une population qui souffre de troubles du mouvement. Ensuite, d’autres essais cliniques ont évalué l’effet de l’administration inhalée de glutathion. Malheureusement, aucun de ces essais n’a montré une différence significative entre le groupe de patients qui recevaient le glutathion et le groupe qui recevait le placébo. Cependant, ces études étaient trop petites pour détecter un effet entre les deux groupes de patients.

L’échec de ces études peut également s’expliquer par le fait que le glutathion administré n’est pas bien absorbé par les cellules. Le glutathion naturel est fabriqué par les cellules pour y être utilisé. Il n’est pas réabsorbé.

Ceci nous ramène à la NAC. La NAC est rapidement absorbé par les neurones et aide à augmenter les niveaux de glutathion à l’intérieur des neurones. Des études sur des cellules humaines et des modèles animaux ont également montré l’effet neuroprotecteur de ce produit.

La NAC est un complément notionnel oral qui est depuis longtemps utilisé en forme intraveineuse pour traiter les intoxications au Tylénol. Plusieurs études ont montré que la NAC augmente le niveau de glutathion dans le cerveau, mais jusqu’à présent, nous ne savions pas si cet effet conduisait à une augmentation des niveaux de dopamine liée à récupération de la fonction des neurones.

Une étude publiée en juin 2019 a justement évalué cet aspect grâce à des scans du cerveau. Les chercheurs ont recruté 42 personnes vivant avec la maladie de Parkinson et les ont assignés de manière aléatoire à recevoir leur traitement antiparkinsonien habituel ou ce traitement auquel a été ajouté de la NAC. L’étude a duré trois mois. La NAC était administré par voie orale (deux fois par jours) ET par voie intraveineuse (une fois par semaine).

À la fin de l’étude, les chercheurs ont rapporté que le groupe de patients traité avec de la NAC montrait une augmentation de l’activité dopaminergique dans le putamen (région du cerveau dans laquelle la majeure partie de la dopamine est produite). Ce résultat était également associé à une augmentation significative des évaluations cliniques des habiletés mentales et physiques des patients.

Les chercheurs concluaient que « ces résultats suggèrent que la NAC puisse affecter positivement le système dopaminergique et induire des résultats cliniques positifs associés. Des études plus grandes et à plus long terme sont cependant requises ». Dans un récent rapport, les chercheurs mentionnaient que « les résultats n’étaient pas constants entre tous les patients ». Ceci semble indiquer que certaines formes de Parkinson semblent répondre à la NAC, et que d’autres non. Seules des études de plus grande envergure pourront élucider ce mystère.

Source: parkinsonquebec.ca

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